Intense activité ces jours-ci au sein du team Rebellion et durant lesquels ses mécaniciens ne comptent plus les heures supplémentaires : après avoir mis à contribution ses Lola « préhistoriques » pour la manche d’ouverture du championnat à Silverstone – avec un bon résultat à la clé, la quatrième place au « général » en fait – l’équipe vaudoise a mis le cap sur le circuit Paul Ricard dans le Var, pas loin de la Méditerranée, pour entamer le véritable travail de développement de sa nouvelle R-One à motorisation Toyota atmo. Entre vendredi dernier et le début de cette semaine, Nick Heidfeld, Mathias Beche et surtout Nicolas Prost se sont relayés à son volant, avec des coupures propres à tout nouveau modèle sortant à peine des cartons ; le tout perturbé aussi par la météo (pluie). Mais le plus important est de relever que les deux exemplaires de la R-One annoncés, conçus dans les ateliers d’Oreca d’Hughes de Chaunac, seront bel et bien présents ce vendredi dans les Ardennes belges pour aborder les premières séances d’essais en vue des 6 Heures de Spa/Francorchamps avec les équipages Beche/Heidfeld/Prost d’une part et Belicchi/Kraihamer/Leimer d’autre part. Ce qui est déjà un sacré pari de gagné pour cette structure privée évoluant pratiquement dans la cour des grands que sont Audi, Porsche et Toyota ! Nul doute que l’organisation dirigée sur le terrain par Bart Hayden utilisera ce deuxième rendez-vous du WEC pour continuer, en grandeur nature cette fois, la mise au point de son matériel en prévision des 24 Heures du Mans. Il n’aura fallu qu’un peu plus de deux mois pour voir la liste des suppléants (en plus des concurrents invités à participer aux 24 Heures du Mans) publiée par l’ACO fondre comme neige au soleil et passer de dix à… zéro ! Dis et vu sous un angle différent, cela fait autant de forfaits d’officialisés pour le grand rendez-vous de la saison d’endurance dont les derniers en date touchent entre autre la catégorie LMP2 et l’équipe Millenium de Fabien Giroix. Par la même occasion, il fait le bonheur du Pegasus Racing en portant désormais et par ricochet la participation suisse à douze unités puisque Niki Leutwiler (photos) fait partie de cette entité repêchée basée en Alsace. Leutwiler (contraint à l’abandon il y a dix jours à Silverstone pour l’ouverture de l’ELMS suite à une panne d’essence) qui découvrira le Mans à 54 ans, fera alors cause commune avec le Tricolore Julien Schell et un troisième homme encore à désigner au volant d’une Morgan à moteur Nissan. Au rythme où les choses pourraient évoluer ces jours-ci – on sent la crise économique mondiale déployer ses effets néfastes – il n’est pas du tout certain que les 56 places disponibles dans la Sarthe soient toutes occupées à la mi-juin. Prochain « visé » dans ce constat qui n’étonne qu’à moitié : le team Lotus (LMP1) dûment invité mais dont on ne voit rien venir depuis des mois. Attendons aussi le verdict des 6 Heures de Spa prévues ce samedi pour mettre à nouveau de l’ordre dans ce puzzle décidément très brassé et sans doute encore prêt à nous livrer quelques surprises… PS : comme évoqué récemment, c’est bien le Britannique Jon Lancaster qui sera le troisième homme de Race Performance au Mans, au côté de Michel Frey et de Franck Mailleux. Moment d’émotion (compréhensible pour ses initiants, pour ceux qui ont participé à sa réalisation ainsi que pour ses fans, à distance) mercredi 16 avril 2014 sur le circuit Paul Ricard au sud-est de la France : la Rebellion R-One LMP1 à moteur Toyota – mais à plaques suisses il faut le souligner – a effectué ses tous premiers tours de roue entre les mains du Genevois Mathias Beche ! Tout semble s’être plutôt bien passé (dans ces cas-là, la discrétion est toujours de mise) avant que l’équipe Oreca chargée de sa construction et de son développement ne récupère le « bébé » dans ses ateliers pour procéder aux premiers ajustements et pour préparer une nouvelle série de tests prévus dans le courant de la semaine prochaine. Quant à la troupe dédiée à l’exploitation, à Beche et aux autres pilotes, ils ont pris la direction de Silverstone où ce week-end (Rebellion y engagera ses anciennes Lola-Toyota comme convenu depuis belle lurette) aura lieu la première manche du WEC ainsi que celle du ELMS. Un week-end chargé que tous les amateurs d’endurance suivront avec beaucoup d’intérêt. Sauf imprévu de dernière minute, la R-One fêtera donc ses débuts officiels en compétition le 3 mai lors des 6 Heures de Spa avant d’aborder le rendez-vous incontournable de la saison, celui des 24 Heures du Mans à la mi-juin. A moins d’une grosse surprise de dernière minute, ils seront finalement onze pilotes suisses (douze en 2013) à se présenter aux vérifications officielles des prochaines 24 Heures du Mans. A un peu plus de deux mois de l’épreuve (14 & 15 juin), les contours du contingent du pays sont en effet pratiquement imprimés avec : - Marcel Fässler (Audi LMP1/H) - Neel Jani (Porsche LMP1/H) - Sébastien Buemi (Toyota LMP1/H) - Nicolas Lapierre (Toyota LMP1/H) - Mathias Beche (Rebellion LMP1/L) - Fabio Leimer (Rebellion LMP1/L) - Nicolas Prost (Rebellion LMP1/L) - Michel Frey (Race Performance LMP2) - Gary Hirsch (Newblood by Morand Racing LMP2) - Alexandre Imperatori (KCMG LMP2) - Patrick Pilet (Porsche LMGTE Pro) Niki Leutwiler est suspendu à d’hypothétiques forfaits (d’ici là, il en faudrait trois dans sa tranche de concurrents pour être de la partie avec la Morgan Nissan de l’équipe Pegasus Racing). Quant à Kurt Thiel et à Bernard Santal (notre photo, en éclaireur au Paul Ricard lors des essais ELMS il y a huit jours), ils continuent leur travail de recherches de soutiens, tant techniques que financiers ; mais leurs chances de conclure d’ici le 14 mai, date limite des inscriptions définitives, se réduisent au fil des heures. Dernières précisions : Patric Niederhauser qui figurait en tête de la liste de Race Performance en début de semaine encore pour épauler Frey et Mailleux a décidé de concentrer tous ses efforts sur le GP3. Chez les Bernois, restent donc en balance l’Espagnol Dani Clos et le Britannique Jon Lancaster pour l’ultime baquet. Photo Eric Damagnez Bonne nouvelle qui se faisait attendre et confirmée par l’intéressé lui-même : Alexandre IMPERATORI sera à nouveau au Mans cette année au sein du team chinois KCMG. Il épaulera les Britanniques Richard Bradley et Matthew Howson au volant d’une Oreca LMP2 à moteur Nissan (en lieu et place de la Morgan vue l’an passé - photo). En plus des 24 Heures, Imperatori (27 ans) qui « navigue » entre Shanghai (il dispute aussi la « Porsche Carrera Cup Asie ») et Vancouver devrait participer à trois autres manches du championnat WEC, en principe durant la seconde tranche de la saison. Pour leurs grands débuts dans la Sarthe en juin 2013, notre compatriote et son équipe avaient laissé une excellente impression avant de devoir renoncer en cours de matinée (fuite d’essence). Photo © Alexandre Imperatori Certains pourraient prendre ça pour de la fanfaronnade. Mais qu’importe : viser le haut du panier, ça s’insère dans la logique du sport. « Cette saison, nous voulons occuper régulièrement les podiums et rien d’autres. Et bien sûr briller aux 24 Heures du Mans pour lesquelles nous avons été invité sans devoir passer par la case des suppléants… ». Tel était le discours de Benoit Morand, boss du « Newblood by Morand Racing » il y a quelques jours au moment de finaliser les contrats de ses trois pilotes, l’Autrichien Christian Klien, le Genevois Gary Hirsch et le Français Romain Brandela (sur la photo: MM. Brandela, Hirsch et Morand). Fanfaronner n’est d’ailleurs pas le genre de la maison mais au sortir des essais officiels du championnat ELMS sur le circuit Paul Ricard du début de cette semaine, les faits sont venus s’ajouter aux déclarations d’intention : au terme de ceux-ci, la Morgan-Judd se situait en effet au deuxième rang, tous chronos confondus ! Et répondait ainsi qu’elle sera belle et bien présente parmi les top-teams de la branche. Entre le châssis Morgan, le moteur Judd (à base BMW rappelons-le) et les pneus Dunlop, la greffe fonctionne de manière exemplaire. Ajoutés à cela l’expérience acquise dans la discipline (elle se classa 5ème du championnat 2013) par l’équipe technique et la complémentarité du trio de pilotes qui s’apprête à se relayer à son volant dès Silverstone dans quinze jours (sur quatre heures et non plus sur trois selon la nouvelle règlementation) et vous obtiendrez une bonne part d’explication de la réussite de cette alchimie. De par sa pointe de vitesse et son passage en F1, Klien (31 ans) en représente la locomotive. Hirsch (27) est ambitieux et rapide tandis que Brandela (41), après une carrière vouée essentiellement au GT et qui reconnaît humblement être d’abord un gentleman-driver, semble parfaitement s’adapter à la LMP2. Juste avant de rejoindre le Paul Ricard, Benoît Morand avait convié ses amis, sponsors et fans à un repas de soutien dans les environs de Fribourg. Un moment convivial, plein d’émotions aussi quand Benoît évoqua l’influence de son papa Louis (décédé en 1990 à 58 ans), préparateur de moteurs à la Tour-de-Trême qui lui avait, tout gamin, insufflé la passion pour la course automobile. Willy Richard, l’artiste-peintre, y dévoila aussi une magnifique litho de la no 43, onzième en juin passé aux 24 Heures du Mans. Bref, une soirée qui avait le mérite de resserrer les liens autour d’une structure qui taille courageusement sa route à sa façon dans ce monde à la fois de brutes et de paillettes… Photos © Christian Borel
Comme il y a douze mois, sur le même tracé (Paul Ricard) et pour le même motif (sortie de piste avec de sérieux dégâts à la clé), le programme de l’équipe bernoise Race Performance s’est conclu dès le premier jour de ses essais en vue du championnat ELMS. C’est Michel Frey, son propriétaire-pilote qui était au volant quand l’incident – dû vraisemblablement à une rupture mécanique – s'est produit. Malgré la violence du choc, Frey n’a été que très légèrement blessé (à une jambe) et ce mercredi, il pouvait d’ailleurs déjà rentrer par ses propres moyens à son domicile en Suisse. « Je suis encore un peu cassé de partout mais ça va… » reconnaissait-il depuis son portable. Son Oreca-Judd (photo, peinte désormais aux couleurs caractéristiques de Momo, la célèbre marque d’accessoires automobiles) sera néanmoins du nombre pour la manche d’ouverture de Silverstone, prévue le samedi 19 avril prochain. Pour ce qui concerne le troisième homme qui composera l’équipage de Race Performance aux 24 Heures du Mans (au côté de Frey et du Français Frank Mailleux), trois candidats demeurent en lice dont notre compatriote Patric Niederhauser et le Catalan Dani Clos (GP2 l’automne passé encore et 3ème pilote chez HRT en 2012) ce dernier se trouvant d’ailleurs sur place au Ricard. Une décision finale doit intervenir sous quelques jours. On y reviendra plus en détails ce jeudi mais ces tests préliminaires officiels ont mis en évidence l’excellente forme affichée par le « Newblood by Morand Racing » du Fribourgeois Benoît Morand. Sa Morgan-Judd/BMW s’est en effet hissée régulièrement tout en haut de la fiche des chronos des LMP2 (elles étaient onze au total à se mesurer) notamment grâce à l’Autrichien Christian Klien. Photo © Wolfgang Koepp A deux semaines et des poussières du rendez-vous très attendu de Silverstone (WEC), l’effectif des pilotes de Rebellion pour la saison 2014 est désormais figé. L’annonce du dernier (et nombreux) candidat choisi ne peut que réjouir le camp suisse puisque c’est notre compatriote Fabio LEIMER (photo) qui a été enrôlé comme sixième homme (après la confirmation du « doyen » italien Andrea Belicchi). Ainsi donc, c’est un nouvel espoir du sport automobile du pays à qui les dirigeants de Rebellion font confiance – dans la droite ligne d’un courant qui s’est déjà amorcé voici quelques années avec les « promotions » de Steve Zacchia, de Marcel Fässler, de Neel Jani et de Mathias Beche pour ne citer qu’eux – en le lançant de la sorte dans le bain de l’endurance et des 24 Heures du Mans en particulier. Malgré un contexte économique qui s’était raidi pour lui ces dernières semaines, Leimer l’a convaincu de son potentiel – sur la piste – au lendemain des essais (« Prologue ») organisés au Paul Ricard au volant encore d’une ancienne Lola-Toyota en attendant la nouvelle Rebellion R-One, en principe en lice dès le début mai à Spa. Les contacts entre Leimer et Rebellion remontaient à la mi-décembre (voir notre info du 11.12.13 sous le titre « Et si Leimer rejoignait Rebellion ? » et notre récente news du 20 mars écoulé). Leimer chez Rebellion («à mon avis, il est encore plus doué que Neel Jani que j’avais eu la chance de diriger au sein de mon équipe Racing Engineering GP2» reconnaissait récemment son boss d’alors, l’Espagnol Alfonso de Orléans-Borbón), c’est le choix du talent – l’Argovien de 25 ans est le champion en titre de la catégorie, l’antichambre de la F1 rappelons-le – par rapport à un candidat-payant, en l’occurrence Gonzales qui avait à un moment donné les faveurs de la côte ; et « ça », c’est très rafraîchissant et à souligner dans le climat actuel du sport automobile international et surtout à porter au crédit du propriétaire-passionné de Rebellion qu’est Alexandre Pesci. PS : à ce jour, Fabio Leimer est le dixième pilote suisse confirmé inscrit aux prochaines 24 Heures du Mans (mi-juin) après Beche, Buemi, Fässler, Frey, Hirsch, Jani, Lapierre, Pilet et Prost. Pour vivre son rêve américain à lui, il avait quitté la Suisse pour les Etats-Unis, baluchon sur l’épaule à la fin des années 1960. Est y travailler en tant que mécanicien de course. C’est surtout auprès de Carroll Shelby et de ses Cobra que Jean (John) STUCKI se fit connaître après avoir œuvré au côté du Suisse Jean-Pierre Kunstle qui engageait alors à titre privé des Porsche 550 spider outre-Atlantique (9ème aux 12 Heures de Sebring 1957).
Le pic de sa notoriété intervint aux 24 Heures du Mans 1964 quand la Cobra Daytona du team de Shelby confiée au prestigieux équipage américain Bondurant-Gurney et placée sous sa responsabilité termina 4ème (derrière trois Ferrari), remportant du même coup la victoire en GT. Né à Montreux, Stucki est décédé dans un hôpital de Los-Angeles le 16 mars passé, suite à un arrêt cardiaque. Après ses engagements en compétition, il exploita en Californie un garage spécialisé dans la préparation de Porsche dont les modèles commençaient à envahir Hollywood et faire fantasmer ses stars du cinéma ; puis il alla s’établir à Malibu à l’heure de la retraite. Stucki aurait eu 81 ans le 23 juin prochain. |
AuteurJean-Marie Wyder
Archives
Juillet 2014
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