Les Suisses et les 24 Heures du Mans : un mélange d'amour et de haine…
C'est en lui imposant des interdits que, souvent, l'homme se rebelle et se montre entreprenant. Il semble alors capable de développer des facultés de créativité et d'imagination insoupçonnées. Quand, au Mans, en juin 1955, un accident – le plus dramatique dans l'histoire du sport automobile mondial – coûte la vie à quatre-vingt-deux personnes dans les tribunes principales, les autorités politiques suisses décrètent l'interdiction pure et simple des courses automobiles en circuit. La Suisse accueille alors l'un des rares Grand Prix de F1 inscrits au calendrier international, aux portes de Berne, sur le tracé de Bremgarten.
Les années ont beau passer, les progrès en matière de sécurité se décupler, les pétitions et interpellations se multiplier sous la Coupole Fédérale de…Berne : le gouvernement du pays persiste et signe. Et le siècle a beau franchir le cap du double millénaire, rien n'y fait… Dès la fin des années 1950, soit après l'accident précité, nombre de pilotes suisses deviennent entreprenants et vont faire du Mans, paradoxalement, leur destination favorite de la saison. Et y signer de nombreuses victoires de catégories et de classe. Leur monture favorite : des Porsche. Elles sont (relativement) peu coûteuses à l'achat et à l'entretien, et fiables en plus. Ca peut « aider » pour une course organisée sur deux tours d'horloge…
Parallèlement, ils drainent dans leur sillage un nombre croissant d'écuries (Filipinetti, Wicky, Brun) mécaniciens, préparateurs, motoristes, sponsors et même constructeurs (Graemiger, Sauber, Marquart, Chevalley). Définitivement, le mouvement est lancé et ne fera que s'amplifier!
140 pilotes suisses au départ du Mans!
Au total, entre 1923 (année de la création du « Grand Prix d'endurance des 24 Heures du Mans ») et 2012, ce sont 140 pilotes suisses qui vont se présenter au départ de cette course. Avec des piques à 18 comme en 1979. Et avec les Genevois et les Vaudois comme locomotives ; mais ce sont les Suisses alémaniques qui, au final, se montrent les plus efficaces (au niveau des résultats). Deux hommes tout particulièrement vont marquer cette période (1964-1979) : le Fribourgeois Jo Siffert et l'Argovien Herbert Müller. Siffert en fut un animateur exceptionnel, frôlant à plusieurs reprises la victoire finale. Mais comme une malédiction qui lui collait à la combinaison, il échoua lors de toutes ses tentatives (7). Müller eut davantage de réussite, décrochant les meilleurs résultats suisses – avant l'avènement de Marcel Fässler – avec deux deuxièmes places (1971-74) et deux quatrièmes places (1973-1979), à chaque fois au volant de Porsche. Avant le succès historique de Marcel Fässler en 2011 (à l'occasion de la… 79ème édition de l'épreuve, c'est dire si le temps de la récolte des lauriers exigea de la patience), deux autres compatriotes signèrent un exploit retentissant : le Vaudois Heini Mader en 1980, en tant que motoriste de la Rondeau-Cosworth victorieuse et surtout le constructeur zurichois Peter Sauber qui mena ses Sauber Mercedes argentées vers le doublé au classement général en 1989. Toutes ces histoires sont donc disséquées dans les divers tomes de la série « Les Suisses au Mans ». Car plutôt que de se concentrer uniquement sur l'édition de l'année – en fait, la place qui lui est accordée représente « seulement » le tiers de chaque tome – les auteurs reviennent décades par décades, comme une machine à remonter le temps, sur les acteurs de l'époque pour les faire connaître – aux nouvelles générations – ou pour offrir à ceux qui y étaient et qui s'en souvenaient peut-être vaguement encore, une tranche agréable de nostalgie réactualisée… Dernière précision : début 2012, une étude reconnue sérieuse publiée par la société « National Geographic » classait les 24 Heures du Mans au rang d'événement sportif planétaire le plus important. Devant les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde de football et la finale du Super Bowl. Bluffant, non ? C'est donc cette genèse sortant des sentiers battus, puisant ses sources dans un pays dépourvu d'industrie automobile et de… circuits et que les tomes déjà publiés à ce jour – sept – et ceux en gestation tentent de restituer, à leur manière. Et de constituer le déroulement d'un film, souvent en noir-blanc, reposant sur plus de… 3300 photos (dont 95% inédites), que l'on ne se lasse pas d'admirer…
PS : après avoir publié les cinq premiers tomes en français uniquement, il a été décidé de traduire l'ouvrage 2011 en allemand également. Marcel Fässler doit sans doute y être pour quelque chose…
Les auteurs
Comme dans une équipe de basket, c'est un cinq de base qui forme la colonne vertébrale de cette parution. Comme aux 24 Heures du Mans, c'est une équipe qui se tient les coudes et qui oeuvre en osmose afin de partir à la conquête de la réussite.
En 2006, l'idée de raconter cette formidable aventure – vue depuis ce côté-ci du Jura – a germé dans la tête de cinq journalistes-correspondants-chroniqueurs suisses du monde du sport automobile : Christian Borel, Mario Luini, Gérard Vallat, Benoît Wyder et Jean-Marie Wyder.
C'est en fait ce dernier qui, dès le lancement de cette série, fait office de « capitaine du navire » et qui coordonne les sujets traités. Dans une première phase, cette équipe – collaborant pour la plupart pour des quotidiens et hebdomadaires spécialisés de Romandie – s'attacha à effectuer l'inventaire de tout ce que la Suisse – en terme de pilotes, préparateurs, motoristes, constructeurs – avaient fourni comme prestations, comprenant notamment le nombre de participations, les raisons d'abandons, les résultats détaillés, etc. Un vrai boulot de bénédictins qui déboucha sur ce que l'on peut appeler aujourd'hui une « bible ». Un « outil » révélateur et indispensable pour ceux qui, à travers le monde, se passionnent pour ce rendez-vous de la mi-juin. Naquirent ainsi les deux premiers tomes, publiés en octobre 2007, intitulés « La Suisse et les 24 Heures du Mans ».
Dès l'année suivante (2008), c'est un annuel qui sort de presse chaque fin de saison avec pour point culminant – évidemment – l'édition 2011 et la victoire historique de Marcel Fässler ! En additionnant leur séjour dans la Sarthe pour « couvrir » les 24 Heures, ces cinq garçons dépassent largement les cent présences – depuis la fin des années soixante pour la majorité d'entre-eux, soit au moment de l'apparition de la fabuleuse Porsche 917 – et leurs témoignages recèlent ainsi que plus de valeur et de crédibilité. D'autres « plumes » connues et reconnues dans le milieu vinrent se greffer à leur démarche, et ce de manière ponctuelle. C'est ainsi que Axel Béguin, Michel Busset, Roland Christen, Adriano Cimarosti, Jacques Deschenaux, Phil Henny et Jean-Marie Santal intervinrent et continuent d'ailleurs à s'exprimer régulièrement au fil des éditions. C'est dire si la somme de toutes ces compétences et expériences mêlées à leur réseau de connaissances devrait déboucher sur un résultat qui vous satisfera !
En 2006, l'idée de raconter cette formidable aventure – vue depuis ce côté-ci du Jura – a germé dans la tête de cinq journalistes-correspondants-chroniqueurs suisses du monde du sport automobile : Christian Borel, Mario Luini, Gérard Vallat, Benoît Wyder et Jean-Marie Wyder.
C'est en fait ce dernier qui, dès le lancement de cette série, fait office de « capitaine du navire » et qui coordonne les sujets traités. Dans une première phase, cette équipe – collaborant pour la plupart pour des quotidiens et hebdomadaires spécialisés de Romandie – s'attacha à effectuer l'inventaire de tout ce que la Suisse – en terme de pilotes, préparateurs, motoristes, constructeurs – avaient fourni comme prestations, comprenant notamment le nombre de participations, les raisons d'abandons, les résultats détaillés, etc. Un vrai boulot de bénédictins qui déboucha sur ce que l'on peut appeler aujourd'hui une « bible ». Un « outil » révélateur et indispensable pour ceux qui, à travers le monde, se passionnent pour ce rendez-vous de la mi-juin. Naquirent ainsi les deux premiers tomes, publiés en octobre 2007, intitulés « La Suisse et les 24 Heures du Mans ».
Dès l'année suivante (2008), c'est un annuel qui sort de presse chaque fin de saison avec pour point culminant – évidemment – l'édition 2011 et la victoire historique de Marcel Fässler ! En additionnant leur séjour dans la Sarthe pour « couvrir » les 24 Heures, ces cinq garçons dépassent largement les cent présences – depuis la fin des années soixante pour la majorité d'entre-eux, soit au moment de l'apparition de la fabuleuse Porsche 917 – et leurs témoignages recèlent ainsi que plus de valeur et de crédibilité. D'autres « plumes » connues et reconnues dans le milieu vinrent se greffer à leur démarche, et ce de manière ponctuelle. C'est ainsi que Axel Béguin, Michel Busset, Roland Christen, Adriano Cimarosti, Jacques Deschenaux, Phil Henny et Jean-Marie Santal intervinrent et continuent d'ailleurs à s'exprimer régulièrement au fil des éditions. C'est dire si la somme de toutes ces compétences et expériences mêlées à leur réseau de connaissances devrait déboucher sur un résultat qui vous satisfera !