L’annonce officielle, lundi, de la titularisation de Neel JANI chez Porsche, dès 2014 – pour le championnat WEC donc pour les 24 Heures du Mans – est l’occasion (au-delà du plaisir de saluer la signature de ce contrat, reconnaissance du talent de notre compatriote) de rappeler que dans l’histoire des 24 Heures du Mans, le constructeur allemand et les pilotes suisses ont entretenu une relation tout à fait particulière. Et bâti une solide tradition, faite de hauts et de bas bien évidemment et inaugurée en 1955 par l’équipage Gilomen-Ringgenberg sur un spider 550.
Figurez-vous déjà que depuis son existence, l’épreuve mancelle a vu la participation de 62 de nos représentants dans l’habitacle d’une Porsche ! Sur un total de 142 au départ, cela fait un joli pourcentage, vous en conviendrez. Et qu’à ce jour, six d’entre eux eurent le privilège de défendre les couleurs de l’usine de Stuttgart : Heinz SCHILLER, Jo SIFFERT, Herbert MULLER, Claude HALDI, Manfred SCHURTI et Patrick PILET. Celui qui en tira le meilleur parti, au niveau des résultats, fut incontestablement l’Argovien Herbert Müller : 2ème en 1971 sur une 917, 2ème en 1974 sur une RSR turbo, 4ème en 1973 sur une RSR et 4ème encore en 1979 sur une 934 privée. Jo Siffert fut également très en verve au volant de ses Porsche, notamment en 1966 (4ème) et en 1967 (5ème). Ses quatre apparitions suivantes (de 1968 à 71) le virent mener la course mais sans pouvoir conclure…
Après l’Allemand Timo Bernhard et le Français Romain Dumas (vainqueurs au Mans sur Audi en 2010 rappelons-le), Neel Jani était donc le troisième homme confirmé par Zuffenhausen avant que ne le soit également l'Australien Mark Webber (depuis ce matin). Mais, partant de l’hypothèse que trois Porsche LMP1 (motorisées par un hybride à essence selon toute vraisemblance) seront alignés dans la Sarthe, il reste donc encore de nombreuses cases à remplir. Dont une pourrait bien revenir, de facto, à Patrick Pilet, dans la maison depuis déjà plusieurs saisons et qui jusqu’ici a donné entière satisfaction à son employeur.
En attendant, au rayon des statistiques et pour demeurer dans l’univers Porsche, on relèvera que jusqu’à aujourd’hui, c’est la paire formée du Valaisan François TRISCONI et du Genevois Laurent FERRIER (avec l’aide du Français François Servanin) qui détenait l’insigne honneur d’avoir signé au Mans le meilleur classement romand (3ème en 1979, sur une 935 de l’écurie allemande Kremer). Depuis dimanche, un certain Sébastien BUEMI les a doublés et c’est désormais lui qui s’octroie cette distinction après avoir terminé deuxième au volant de sa Toyota.