
Certains pourraient prendre ça pour de la fanfaronnade. Mais qu’importe : viser le haut du panier, ça s’insère dans la logique du sport. « Cette saison, nous voulons occuper régulièrement les podiums et rien d’autres. Et bien sûr briller aux 24 Heures du Mans pour lesquelles nous avons été invité sans devoir passer par la case des suppléants… ». Tel était le discours de Benoit Morand, boss du « Newblood by Morand Racing » il y a quelques jours au moment de finaliser les contrats de ses trois pilotes, l’Autrichien Christian Klien, le Genevois Gary Hirsch et le Français Romain Brandela (sur la photo: MM. Brandela, Hirsch et Morand).
Fanfaronner n’est d’ailleurs pas le genre de la maison mais au sortir des essais officiels du championnat ELMS sur le circuit Paul Ricard du début de cette semaine, les faits sont venus s’ajouter aux déclarations d’intention : au terme de ceux-ci, la Morgan-Judd se situait en effet au deuxième rang, tous chronos confondus ! Et répondait ainsi qu’elle sera belle et bien présente parmi les top-teams de la branche. Entre le châssis Morgan, le moteur Judd (à base BMW rappelons-le) et les pneus Dunlop, la greffe fonctionne de manière exemplaire. Ajoutés à cela l’expérience acquise dans la discipline (elle se classa 5ème du championnat 2013) par l’équipe technique et la complémentarité du trio de pilotes qui s’apprête à se relayer à son volant dès Silverstone dans quinze jours (sur quatre heures et non plus sur trois selon la nouvelle règlementation) et vous obtiendrez une bonne part d’explication de la réussite de cette alchimie.
De par sa pointe de vitesse et son passage en F1, Klien (31 ans) en représente la locomotive. Hirsch (27) est ambitieux et rapide tandis que Brandela (41), après une carrière vouée essentiellement au GT et qui reconnaît humblement être d’abord un gentleman-driver, semble parfaitement s’adapter à la LMP2.
Juste avant de rejoindre le Paul Ricard, Benoît Morand avait convié ses amis, sponsors et fans à un repas de soutien dans les environs de Fribourg. Un moment convivial, plein d’émotions aussi quand Benoît évoqua l’influence de son papa Louis (décédé en 1990 à 58 ans), préparateur de moteurs à la Tour-de-Trême qui lui avait, tout gamin, insufflé la passion pour la course automobile. Willy Richard, l’artiste-peintre, y dévoila aussi une magnifique litho de la no 43, onzième en juin passé aux 24 Heures du Mans. Bref, une soirée qui avait le mérite de resserrer les liens autour d’une structure qui taille courageusement sa route à sa façon dans ce monde à la fois de brutes et de paillettes…
Photos © Christian Borel