
Les flonflons des 24 Heures du Mans se sont éteints il y a trois semaines. Depuis lors, Toyota comme Strakka Racing, deux des quatre animateurs (avec Audi et Rebellion) de la catégorie reine du WEC, ont décidé de réduire leur voilure (Toyota) et carrément de se retirer du championnat (Strakka). Une annonce guère surprenante dans le cas des Japonais tant leurs hésitations du début de saison à engager deux voitures sur l’ensemble des joutes avaient été palpables.
Ces défections traduisent le malaise du WEC : à l’exception du Mans et jusqu’au Mans (c’est-à-dire les manches de Silverstone et de Spa qui servent de préparation aux 24 Heures), tout le reste n’est que garniture. Et le fait de continuer à biffer du calendrier les classiques européennes (Monza, Nürburgring) au profit de lointains rendez-vous qui n’intéressent personne sinon deux constructeurs (Audi et Toyota) obnubilés par les ventes de leurs produits dans les pays émergents (Bahreïn, Brésil, Chine) finisse d’éloigner de leurs pensées même les passionnés les plus fidèles.
A cela s’ajoutent les changements de règlement prévus pour 2014 (avec le débarquement attendu et bienvenu de Porsche) qui mobilisent déjà les cerveaux et les…comptables et il est facile de comprendre que le WEC – hormis les 24 Heures du Mans répétons-le une dernière fois – a beaucoup de difficultés à rassembler les foules…
Dans ce contexte, Toyota n’inscrira donc qu’une TS030 hybrid dès la reprise des hostilités à la fin août au Brésil (une entorse sera respectée pour la course de Fuji, devant le public japonais où elles seront bien deux au départ). A lire et à entendre les commentaires qui ont suivi cette annonce, l’équipage sacrifié dans cette opération sera celui composé de Sébastien Buemi-Anthony Davidson-Stéphane Sarrazin. Le hic c’est qu’après avoir engrangé de gros points dans la Sarthe (2ème), ils figurent en meilleure position au classement provisoire du WEC que le second trio de la maison (Lapierre-Wurz-Nakajima). Et par conséquent, ils disposent encore de toutes leurs chances pour venir taquiner Audi et pourquoi pas chiper à Fässler-Lotterer-Tréluyer le titre mondial au terme de l’exercice.
Aux dernières nouvelles, cette perspective fort excitante au demeurant agite les méninges des responsables japonais et… français (Oreca a aussi son mot à dire dans l’affaire) et devrait faire prévaloir la logique, à savoir fournir à notre compatriote Buemi et ses coéquipiers la possibilité de jouer la gagne. D’autant que l’an dernier, après le Mans, les Toyota avaient donné bien du fil à retordre à leurs rivales allemandes en s’imposant au Brésil, au Japon et en Chine ! Alors Buemi (et ses copains plutôt que Lapierre et Cie) au front jusqu’au terme de la saison ? C’est la tendance qui prévaudrait actuellement. Wait and see car le problème est cornélien ; mais du côté d’Aigle, on serait forcément ravi de cette tournure des événements…
Photo: © Toyota Hybrid Racing