Haldi, c’est notamment vingt-deux (!) participations aux 24 Heures du Mans, entre 1968 et 1993. Un record absolu parmi les quelques 150 pilotes du pays ayant, dans l’histoire, tenté leur chance dans la Sarthe.
Le plus souvent, c’est au volant de Porsche qu’il les disputa, avec pour meilleurs classements un 11ème rang en 1979 (sur une 935), un 12ème en 1986 (WM) et une victoire de catégorie (GTX) en 1975 (911 Turbo). On rappellera aussi que c’est son bolide, une WM à moteur Peugeot double turbo, alors piloté par son camarade français Roger DORCHY, qui signa au Mans en 1988 – sans doute pour l’éternité – la vitesse la plus élevée enregistrée en course en atteignant les 405 km/h. sur les Hunaudières !
PORSCHE, le préparateur lausannois Guido HABERTHUR, son coéquipier et ami Bernard CHENEVIERE avec lequel il se distingua régulièrement en endurance (victoire en GT aux 1000 Km de Spa 1970, 2ème des 24 Heures de SPA en 1969) furent étroitement liés aux exploits d’Haldi qui connut également le succès en rallyes (champion suisse en 1979 sur une turbo de chez Haberthur en compagnie de Bernard Sandoz) et en courses de côte, notamment dans le cadre du championnat d’Europe de la montagne alors à son apogée et dont il fut sacré champion GT en 1970 sur une 911S.
A deux reprises (1973 et 1987), Haldi défendit les couleurs de l’usine Porsche au Mans mais sans parvenir à concrétiser, à son plus grand regret. Il se consola en remportant pour la firme de Stuttgart les 84 Heures du Nürburgring sur une 914/6 avant de l’aider à s’adjuger le titre mondial des rallyes 1970 (12ème au RAC avec John Gretener). Porsche allait d’ailleurs le récompenser pour ses remarquables résultats (entre autres en Allemagne, dans le championnat des « silhouettes ») en le désignant comme le meilleur pilote privé de la marque au monde à l’issue de la saison 1975 !
Président de l’ACS section Vaud durant de nombreuses années, instructeur patenté des cours de pilotage distillés par cet organisme chaque printemps au Paul Ricard, Claude Haldi fut également un ardent défenseur de la cause du retour d’un circuit permanent en Suisse (dans la région de Moudon) ; mais face aux innombrables oppositions qui se manifestèrent alors, il préféra jeter l’éponge.
C’est indiscutablement un tout grand nom du sport automobile suisse – de la même génération que Jo Siffert et Clay Regazzoni – avec une reconnaissance évidente également à l’étranger, qui s’en est allé. RIP Claude.
PS : omniprésent dans la série de nos ouvrages « Les Suisses au Mans » compte tenu du nombre de ses participations au Mans, Claude Haldi fit notamment l’objet d’un reportage complet à propos de sa riche carrière dans le tome 9 (2014) avec une rétrospective abondamment illustrée sans parler de toutes ses présences détaillées dans la Sarthe (tome 1/2007).