
Journée de « calme avant la tempête » ce vendredi au Mans avec la parade des pilotes qui aura réuni 100'000 personnes au centre de la ville pour un show haut en couleurs, sans pétarades. Calme tout relatif (également) avec des dizaines de milliers d’Anglais, passionnés, connaisseurs et buveurs de Heineken, imités par des milliers de Danois, fans inconditionnel de Tom Kristensen, déjà huit fois vainqueur dans la Sarthe et qui s’élancera de la pole-position tout à l’heure (15h00) au volant de son Audi.
Mis à part cela, voulez-vous quelques infos en direct du paddock de la Sarthe ? Les voici…
- les pronostics allaient bon train quant à savoir si les Toyota hybride seraient en mesure de contrecarrer les plans des Audi. La question est liée non seulement à la performance même de chacun des deux constructeurs qui ont fait du Mans leur objectif majeur de la saison – Europe contre Japon – mais également à la consommation en essence des deux antagonistes. Une première réponse tombera après les premiers ravitaillements cet après-midi et un pointage après deux-trois heures de course. Rappelons que Audi, avec sa motorisation diesel, a droit à un réservoir de 58 litres, Toyota à essence à 76 litres et Rebellion à 83 litres, soit des allocations qui vont conditionner tout le ballet des ravitaillements et les stratégies de course. On parle d’une autonomie de 10 tours pour les allemandes et de… douze pour les japonaises, soit un « handicap » qu’Audi devra combler sur la piste en tournant entre 1,5 et 2 secondes plus vite par tour, face à sa rivale…
- Marcel FAESSLER (deuxième sur la grille) fait évidemment partie des grands favoris de cet événement que suivront sur place entre 220 et 260'000 spectateurs. Notre compatriote aborde ces 24 Heures avec beaucoup de confiance et de sérénité mais demeure conscient que le défi, compliqué sur la durée d’une telle épreuve, peut
s’arrêter aussi vite qu’il ne s’est profilé… Détail à relever : pour la première fois depuis de très nombreuses années - lui-même ne le savait plus exactement… - son épouse Isabel sera présente en bordure du circuit, laissant à la « nounou » de service la garde de ses… quatre filles dans leur maison de Gross (canton de Schwytz).
- petite constatation « chronométrique » intéressante à propos des deux Toyota d’usine au terme des qualifications : entre Sébastien BUEMI, le citoyen d’Aigle et Nicolas LAPIERRE désormais établi à Genève, il y a… deux centièmes d’écart sur la grille. Vous appelez ça une broutille ?
- en LMP2, la bataille s’annonce farouche entre les 22 bolides engagés. Figurez-vous qu’à l’issue des qualifications, il y avait seulement 3,2 secondes d’écart entre le premier et le… neuvième (sur un circuit d’un développement proche de 14 kilomètres). Là aussi la confrontation que l’on prévoyait serrée, devrait vraiment l’être avec pour protagonistes les représentants suisses du « Morand Racing » (4ème avec Natacha GACHNANG), KCMG (6ème avec Alexandre IMPERATORI), Race Performance (14ème avec Patric NIEDERHAUSER et Michel FREY) et Status GP (20ème avec Jonathan HIRSCHI) dont, honnêtement, le résultat en essais ne traduit pas le potentiel exact, capables de signer une jolie performance. On rappellera que dans cette catégorie, notre pays s’est couvert de gloire en 2011 avec la victoire de Karim Ojjeh et en 2012 avec la deuxième place de Mathias Beche.
- le talentueux BECHE pour en reparler, se retrouve aujourd’hui au volant d’une des deux Rebellion LMP1 que l’on verrait bien finir sur le podium général de ces 24 Heures. Les bolides vaudois se situent à seulement 2,3 secondes des Toyota officielles au terme des qualifications. Dans le paddock, « l’hospitality unit » de l’organisation vaudoise, dressée sur deux étages, ne passe dans tous les cas pas inaperçue… On souhaite simplement que Neel JANI (bientôt confirmé chez Porsche en LMP1) et ses camarades suisses (Nicolas PROST) parviennent à leur fin…
- on parlait de « luttes aux couteaux » en perspective de ces 24 Heures du Mans. Ce devrait être aussi le cas en LMGTE Pro avec les constructeurs Aston Martin, Ferrari et Porsche (Corvette semble largué d’emblée mais sait-on jamais) dont l’un des pilotes n’est autre que Patrick PILET. Là également, les différences de temps sont faibles puisqu’entre l’Aston de Bruno Senna – le neveu du regretté Ayrton – et notre compatriote qui apparaît en septième position de cette catégorie, il n’y a que 1,9 seconde !
On vous le disait : ces 24 Heures se positionnent comme étant très incertaines à bien des niveaux : les 260'000 spectateurs (et les téléspectateurs sur Eurosport) en salivent déjà…
Photo: Toyota TS030 de Sébastien Buemi, © Toyota Racing